Ma chronique - 27 janvier 2005

Activation, anxiété et stress chez le joueur de tennis de table (partie B)

Dans la chronique précédente vous avez pris connaissance de l'activation, l'anxiété et le stress.
Avant de commencer la lecture de cette chronique, il sera utile que vous relisiez au moins les définitions de ces trois notions.
J'ai déjà écrit dans une de "Ma chronique" que "la plupart des entraîneurs essaient de corriger les contre-performances en exigeant des sportifs qu'ils s'entraînent davantage. Mais, souvent la difficulté ne résulte pas d'un manque d'habilité physique, mais plutôt d'entraînement mental".
L'activation est un phénomène à multiples facettes; les effets peuvent être positifs et favorables ou négatifs, selon la façon dont le joueur interprète les variations.
De plus, la confiance en soi est capitale pour qu'une forte activation soit positive (préparation mentale).
Des niveaux excessifs d'activation et d'anxiété ne provoquent pas de baisses progressives de la performance, mais des "catastrophes" difficiles à réparer.
Pour aider à ajuster l'activation (qui a provoqué une augmentation de la tension musculaire), des techniques de relaxation musculaire peuvent contribuer à réduire l'anxiété et améliorer la performance.
Dans des situations corsées, certains joueurs anxieux disent ou pensent souvent : "Mon corps me semble ne plus m'obéir" ou "Je suis tendu comme un arc", et ceci à cause d'une augmentation de l'activation au-delà d'un certain seuil (le seuil optimal).
Dépassé ce seuil, l'activation peut avoir une influence majeure sur la concentration et l'attention. Egalement, les joueurs tendent à balayer l'environnement (adversaire, l'autre moitié de la table, les intentions de son adversaire, etc.) moins bien.
Par exemple: Un joueur qui a des niveaux élevés d'activation et d'anxiété se concentre sur une seule action contre son adversaire et ne fait pas le balayage complet de la position de ce dernier, ce qui lui permettrait peut-être d'opter pour d'autres stratégies, donc il ne saisit pas les occasions potentielles de marquer des points.
Dans ce cas de stress, l'entraîneur devrait minimiser l'importance de la situation et insister auprès du joueur à s'exécuter. Un petit discours d'encouragement qui insisterait sur l'importance de la situation et le besoin de bien faire ne ferait qu'augmenter le stress et élèverait le niveau d'activation et d'anxiété au-delà du niveau optimal.
Par contre, si un joueur qui a une faible anxiété et une forte estime de soi se retrouve dans une situation exempte de menace, il aura probablement besoin d'un petit discours d'encouragement pour élever son niveau d'activation.
Autrement dit, l'entraîneur doit connaître les caractéristiques personnelles, d'évaluer le niveau ponctuel d'anxiété et d'intervenir en conséquence auprès du joueur.
Reconnaître les signes de l'activation et de l'anxiété n'est pas une tâche facile, mais quelques symptômes d'augmentation de l'anxiété et de l'activation sont plus faciles à repérer.
Par exemple:
1) Monologue négatif (je ne sais plus joué, je suis nul, …),
2) Regard vague,
3) Tension musculaire accrue,
4) Incapacité de se concentrer,
5) Papillons dans l'estomac,
6) Mal de tête,
7) Bouche sèche,
8) Mains moites et collantes, etc.

Aider les joueurs à développer leur confiance est une des meilleures manières les aider à contrôler leur stress et leur anxiété.
Ceux qui ont confiance et croient en leurs aptitudes ressentent moins d'anxiété.
La mise sur pied d'un environnement d'entraînement positif est un moyen efficace d'encourager la confiance.

Suite dans le prochain numéro - partie C (Techniques de réduction du stress).
Ces chroniques se trouvent également sur le site de l'AGTT.

Jean-Pascal Stancu,
Président de l'AGTT