Son arrivée à Bernex, cet été, est passée un peu inaperçu et pourtant, c’est un sacré nom qui a rejoint le club bernésien, en la personne de Maxime Thomas. Véritable star du tennis de table handisport en France et tout juste médaillé aux Mondiaux de Grenade, le Nancéien d’origine s’est confié à nous sur son quotidien ainsi que sur son entraîneur, également joueur de Bernex, l’ex-membre de l’équipe suisse Nicolas Champod.
Bonjour Maxime, tu viens tout juste de remporter la médaille d’argent aux Championnats du monde à Grenade et donc décrocher une 28e médaille majeure. Malgré ton incroyable palmarès, te sens-tu toujours content de gagner une médaille comme si c’était la première ?
Bonjour Alexandre, oui je suis toujours très content et satisfait de remporter une médaille car lors de chaque nouvelle compétition, je repars à zéro comme si c’était la première. Chaque médaille couronne tout le travail effectué avec Nicolas Champod depuis 2019 !
La finale de Maxime Thomas aux derniers championnats du Monde
Tu es arrivé cet été du côté de Bernex qui vient de monter en Ligue Nationale C. Raconte-nous ce qui t’a poussé à rejoindre le club et tes premières semaines à Bernex.
Mon arrivée à Bernex a été motivée dans le but de disputer des tournois en Suisse et également de participer au championnat par équipes. Cette décision a été également motivée dans le but d’avoir de la compétition afin de me préparer au mieux pour mes futures échéances majeures.
Nicolas Champod est ton entraîneur depuis quelques années maintenant. Peux-tu nous raconter comment vous êtes-vous rencontré et votre relation joueur-coach ?
On s’est rencontrés au cours de l’année 2018 lors d’un stage de l’équipe de France paralympique en préparation des championnats du monde durant lequel il était relanceur. Juste avant ces championnats, il est venu m’entraîner chez moi à Lyon quelques jours pour terminer ma préparation.
On a réellement commencé à collaborer début 2019 avec plusieurs entraînements par semaine et au fil du temps, cette implication n’a eu cesse de renforcer le travail effectué ensemble. Je trouve que l’on forme un super binôme, Nicolas est un entraîneur très respectueux, notamment au niveau des horaires, il est par exemple toujours en avance et c’est à la limite du supportable (rires).
Plus sérieusement, son engagement est incroyable et depuis le début de notre collaboration, c’est tout de même deux médailles aux Jeux Paralympiques aussi. On s’entend super-bien et on sent une montée en puissance pour les années à venir !
Cela fait quinze ans que tu es dans le top 5 mondial. Comment fait-on pour maintenir un tel niveau de régularité pendant tant d’années ?
Eh oui, effectivement, cela fait déjà 15 ans que j’y suis sans en sortir. Pour en arriver là, la recette est très simple : énormément d’envie, de motivation, de l’appétit au quotidien pour le tennis de table ainsi que pour la préparation physique et tout ce que je mets en place autour. J’ai toujours un état d’esprit positif et tourné vers les objectifs, sans regarder dans le rétroviseur.
Le tennis de table paralympique reste très méconnu malgré de nombreuses médailles aux Jeux Paralympiques. Peux-tu nous décrire le quotidien d’un pongiste paralympique ?
Depuis 15 ans, je m’entraînais deux fois par jour qu’avec le tennis de table. Depuis, avec l’âge et l’expérience, j’ai augmenté mon pourcentage d’entraînement physique au profit du tennis de table en gardant les 2-3 entraînements quotidiens et ajouté l’analyse vidéo, la préparation mentale et le travail cognitif. Cela fait au moins 25 à 30 heures d’entraînement hebdomadaires six jours sur sept.
En plus des séances d’entraînement, il y a bien sûr la compétition, que ce soit avec les valides pour les championnats par équipes en France et en Suisse ainsi que les différents tournois, ou que ce soit dans les paralympiques avec les championnats de France, les Open ITTF et les compétitions majeures. Cela fait un agenda très chargé !
Je peux heureusement compter sur mon Team d’une dizaine de personnes, dont Nicolas en est la pièce maîtresse avec mon préparateur physique, ma préparatrice mentale et un autre entraîneur qui m’aide dans mon calendrier. C’est important d’avoir un staff professionnel pour continuer à performer au plus haut niveau et de ramener encore des médailles.
Quels sont tes objectifs pour cette saison ainsi que ceux à long terme ?
Pour cette saison, je souhaiterais tout d’abord conserver mon titre de champion de France tout en essayant d’accrocher l’une des deux premières places mondiales. La quête du titre de champion d’Europe en simple et en double est dans les buts de la saison et bien évidemment se qualifier pour les Jeux Paralympiques 2024 à Paris.
Dans le contenu en général et à plus long terme, c’est de continuer encore à avancer dans mon ping avec tout le travail de mon équipe et être épanoui dans ce sport. Le but serait de durer jusqu’aux Jeux Paralympiques de 2028 à Los Angeles et continuer à empocher des médailles lors des compétitions majeures !
Merci Maxime pour cet entretien !